Publié le 06/08/2024
Quatre réflexions à propos des Jeux olympiques et paralympiques 2024 à Paris.
1 - La spectaculaire cérémonie d’ouverture des JO, vendredi 26 juillet, conçue par Thomas Jolly, n’a laissé personne indifférent.
Les images de la Conciergerie teintée d'une lumière rouge sang accompagnant le groupe de métal Gojira et la chanteuse lyrique Marina Viotti ont fait le tour du monde. La chanson des Sans-Culotte « Ah ça ira, ça ira, ça ira, les aristocrates on les pendra ! » était d’un mauvais goût flagrant et ruinait l’appel à la fraternité proclamé par la République et par le concepteur de la cérémonie affirmant vouloir passer « un message d'amour et d'inclusion ».
Autour d’un de ses tableaux, « Festivité », s’est même cristallisée une vive tension : là où le metteur en scène Thomas Jolly décrit un festin des dieux au sommet de l’Olympe, d’autres ont vu une « parodie de la Cène ». Devant l’ampleur du tollé, la Conférence des évêques de France (CEF) a décidé, le lendemain matin, de publier un communiqué pour dénoncer – sans les nommer alors précisément – « des scènes de dérision et de moquerie du christianisme ». La CEF omet d’indiquer que l’hymne à l’amour d’Édith Piaf chanté par Céline Dion depuis le premier étage de la Tour Eiffel se termine par la phrase « Dieu réunit ceux qui l’aiment ». Les membres de la Libre Pensée se sont abstenus, pour leur part, d’y voir une atteinte inadmissible au principe de la laïcité…
2 - La France promeut, pendant les Jeux olympiques et paralympiques, les valeurs sportives comme le respect, l’écoute, l’égalité, l’inclusivité, le respect des règles. Des valeurs qui se retrouvent dans le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), tout comme dans la façon dont les négociations de ce traité ont été réalisées.
ICAN France saisit cette opportunité des Jeux pour faire savoir aux nouvelles équipes politiques notre volonté de voir la France intégrer la communauté du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), en devenant dans un premier temps un État observateur comme étape vers un monde sans armes nucléaires. Et ainsi de participer à la troisième réunion des États parties du TIAN, en mars 2025, au siège des Nations unies.
3 - À côté des athlètes – on parle trop des médaillés et pas assez des autres –, saluons à cette occasion quelques personnalités remarquables :
- Alice Milliat (1884-1957), nageuse, hockeyeuse et rameuse française, la femme qui, dans les années 1920, défia Pierre de Coubertin en créant les Jeux olympiques féminins ;
- Filippo Grandi, né en 1957, diplomate italien, depuis 2016, Haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR). Il a réuni pour les JO 2024 une équipe de 37 athlètes réfugiés originaires de 11 pays différents, comme le Soudan, l'Afghanistan, la Syrie. « Certains, affirme-t-il, ont sciemment diabolisé les migrants à des fins électorales. Les réfugiés sont très inspirants. Leur résilience et leur courage sont une vraie leçon de vie. »
4 - Les paroles guerrières de La Marseillaise « Aux armes citoyens, formez vos bataillons ( ...) Qu'un sang impur abreuve nos sillons », très datées, malvenues dans les célébrations républicaines et dans toute rencontre sportive, se sont révélées particulièrement inconvenantes lors de Jeux olympiques internationaux célébrant l'amitié entre les peuples. Quand nos gouvernements se décideront-ils enfin à organiser un concours afin de changer les paroles de l'hymne national français ?
Légende des deux photos
- Les anneaux olympiques selon ICAN
- Filippo Grandi