Compte tenu de la violence structurelle du modèle actuel de croissance économique, et à partir des concepts de conflit, combativité, violence, non-violence, force, contrainte, ou d’un regard sur les « armes » et sanctions économiques non-violentes (grève, boycott, embargo, désinvestissement), une économie non-violente, dans son acception négative, est une activité et un système économiques qui ne nuisent pas ou nuisent le moins possible à l’autre homme, au bien commun ou à la nature.
Dans son acception positive, c’est une économie dans laquelle les acteurs gèrent de façon la plus positive et créatrice possible leurs relations, leurs tensions et leurs conflits. Ces conflits sont nombreux, et ils sont le signe de la vie : entre le fournisseur et le responsable des achats ; entre le prêteur et l’emprunteur ; entre le commerçant et le consommateur ; entre l’employeur et le salarié ; dans la répartition des bénéfices, entre les intérêts des actionnaires, ceux des salariés, ceux de l’entreprise, ceux du client ; entre les entreprises, les pays et les groupes de pays en concurrence sur les mêmes marchés, etc.
Une économie non-violente est en résumé une économie dans laquelle les acteurs gèrent leurs relations et résolvent leurs conflits dans le respect de l’autre, dans une dynamique d’équilibre optimal en vue de l’intérêt général : intérêt de tous les acteurs de l’entreprise, bien commun de la société, avenir de l’humanité, respect et restauration de la biosphère.
C’est aussi une économie respectueuse de la vie et des rythmes de la vie. L’humanité durant les trois derniers siècles n’a pas su faire la distinction entre croissance et développement. La croissance comme fin en soi, c’est une fuite en avant sans projet. Le développement, au contraire, consiste à mettre les choses qu’il faut à leur juste place et en temps voulu, et en veillant à respecter leurs relations.
La recherche sur l’économie non-violente a été commencée en France à l’occasion du colloque « Vers une économie non-violente » organisé fin janvier 2010 à Bhopal (Inde) par l’association Gandhi International et le mouvement indien Ekta Parishad.
La prolongation de ce colloque a eu lieu à St Antoine-l’Abbaye (Isère) du 10 au 13 juin 2011, à l’occasion d’une rencontre intitulée « Entre satisfaction des besoins et avidité du toujours plus, quels chemins pour une économie non-violente ? ». Les 28 interventions de bonne qualité, illustrées par des photos, sont en ligne sur le site de l’IRNC (rubrique « Thèmes de recherche et d’information », sous-rubrique « Économie non-violente »)
Un groupe de travail sur l’économie non-violente existe aussi dans le réseau Communication Non-Violente qui développe, notamment en entreprise, la pédagogie de Marshall Rosenberg, Thomas d’Anzembourg, etc.